vendredi 10 avril 2009

Les bonnes vieilles luttes!


Eh oui, les rouges sont de retour. Le socialisme s'est immiscé dans notre quotidien sans que personne ne s'en rende compte. Il est aujourd'hui présent partout dans le monde sous cette nouvelle forme et personne ne lui donne ce nom alors que n'importe quelle petite action de Obama pour sauver le capitalisme est qualifiée "d'acte socialiste" (notez l'ironie ici).

Je parle ici de la révolution "numérique" et "technologique" qui a cours dans l'industrie de la culture ("industrie" est important). Vous avez envie du dernier album de Metallica? Pas de problème, disponible sur n'importe quel site de torrents. Vous voulez écouter la première saison de Lost? Le site "All you see" et plein d'autres s'en charge tout à fait gratuitement.

L'art de masse (musique, film, télévision, j'en oublie peut-être) a été redonné au peuple mesdames et messieurs.

Vous pensez être bon musiciens et voulez que la planète vous donne son avis? Un Mac, Garage Band piraté et une petite carte de son avec un micro et vous voilà bon pour myspace et un fanpage Facebook. Vous avez tournez un film avec votre handycam et pensez que c'est un chef-d'oeuvre? Pas de problème, envoyez le lien youtube à tout vos contacts et suivez-en la progression en click jusqu'au succès!

Ce que je dis, c'est que les moyens pour "consommer" ces produits culturels et les produire sont devenus accessibles pratiquement à tout le monde. Ce n'est plus une question d'argent. Le résultat tient maintenant beaucoup plus à la volonté des protagonistes et potentiellement à leurs talents.

Cela donne à mon avis de meilleurs résultats. Au niveau cinématographique: les majors avec leur gros budgets = on dépense pour de la pellicule = effets spéciaux malades ne sont plus nécessairement avantagés. Une caméra numérique dans les mains de personnes talentueuses peut faire d'excellents trucs à moindre prix. Ce n'est plus l'accès aux moyens qui dictent le résultat. Même chose pour la musique: gros budgets = meilleur enregistrement = meilleur mixage = meilleur distribution = meilleur visibilité. Ce n'est plus vrai. Un bon projet musical enregistré avec de l'équipement amateur par des passionnés peut sonner maintenant très bien et se faire une réputation style "marketing viral" basée sur la qualité de la musique et être distribuée sur internet à moindre coût pour les auditeurs en permettant que l'argent aille en majorité aux artistes et non à la chaîne alimentaire surchargée de l'industrie musicale.

Notion de "marketing viral": les auditeurs "avertis" ayant maintenant accès à presque tout le catalogue musical planétaire (hum..hum..) fonctionnent sur une base similaire à cette technique de pub (quoique c'était comme ça avant aussi). Ils se fient en quelque sorte à l'opinion de quelqu'un d'autre qu'ils jugent "fiable" pour écouter une nouveauté. Attention, ça ne veut pas dire qu'ils vont absolument accepter cette opinion, ils vont plutôt la "tester". Par après, il redistribueront leurs commentaires à d'autres personnes qui vont ainsi perpétuer la chaîne. Il ne faut pas voir ici un système hiérarchique mais plutôt une toile d'araignée pluri-dimensionnelle, l'opinion peut revenir à la source par d'autres "canaux". Un bon groupe de musique peut donc faire son nom et être connu en ne passant par aucun média populaire (journal, télévision, etc.)

Les outils sont accessibles au peuple. Que vous soyez créateurs ou amateur d'art, libérez-vous! Nous ne sommes plus esclaves des majors! L'art nous appartient, à tous, également. Il faut se rendre compte que nous avons présentement une opportunité incroyable de démocratiser l'industrie culturelle. La notion de partage et de bien commun est en train de se refaire une place dans notre société par le biais du "piratage" et de la technologie. L'école publique, le système de santé publique, l'industrie culturelle publique?

J'ai toujours été mal-à-l'aise avec la lutte contre le piratage. Maintenant je sais, je dois avoir un fond de socialiste en moi. L'art maintenant est disponible à tous, ne nous reste plus qu'à trouver un système de redistribution de richesses qui ne nous enlève plus cette accessibilité.

Citoyen.


Inspiré d'un billet sur ALMOST AS COOL AS FIGHTING

2 commentaires:

Éric Michaud a dit…

Auto-commentaire: Nous avons un système québécois qui est déjà plutôt socialiste en ce sens que notre art est grandement subventionné. Il peut paraître donc ironique pour certain de payer pour aller voir un film qui a à la base été majoritairement financé par notre argent. On se ramasse à payer deux fois pour le même film!

Fabien Loszach a dit…

c est bon.