samedi 28 février 2009

Leçon d'activisme

De nos jours, il n'est pas facile de faire entendre sa cause dans les médias. Les étudiants et syndicats ont banalisé les manifestations. Les pétitions finissent dans des boîtes sur des tablettes et n'ont aucun poids politique. Le boycott? Bonne chance pour convaincre monsieur et madame tout le monde de participer. Avez-vous d'ailleurs vous-même participé au boycott d'Esso pour je-sais-plus-quelle raison? Si oui, est-ce qu'Esso vous crosse moins aujourd'hui ou fait plus attention avec ses super-pétroliers?


Non, tout ça c'est dépassé. Il est temps de ramener des techniques frappantes et engagées. Il faut que vous soyez l'exemple de votre volonté. Le trend qui décolle ces temps-ci, c'est l'immolation:

Un employé d'un Wal-Mart s'est immolé par le feu
La tension remonte après l'immolation d'un moine tibétain

C'est pas nouveau, non. C'est comme le rock, le fluo ou les leggings. C'est cyclique comme dirait l'autre (de qui on parle?).
Mais je pense que le jour ou un employé d'une boutique du centre-ville va s'immoler au coin Peel et Ste-Catherine pour protester contre le fait que les magasins sont ouverts jusqu'à 20h00 le samedi, le message va se rendre aux médias.

Employé désespéré avec son bidon d'essence:
«J'pu capable, s'pas une vie!»
Il se vide son gaz dessus lui-même et craque une allumette.
SWOOF
Gémit-il? Ou est-ce le crépitement de sa graisse et de ses vêtements en feu qu'on entend?
Des témoins raconte:
«Ah euh.... s't'écoeurant. Faire ça au pauvre monde.»
«On les pousse à boutte. C'est normal qui craquent.»
«Ça sentait la charogne, faut qu'on arrête d'ouvrir les magasins pour e-rien d'même le soir.»
Sur le bitume, une trace noire restera jusqu'au prochain épandage de sel. Mais votre message lui, aura fait son petit bonhomme de chemin jusque dans le coeur des gens.

jeudi 26 février 2009

Nous sommes des Hommes de "Science!"

Ça y est messieurs, nous y sommes. La réponse se trouvait pourtant sous notre nez tout ce temps. La suite dégringolera à un rythme abrutissant, il n'y a aucun doute là-dessus. Le succès est assuré et votre(ma) retraite aussi.

Vous allez voir, c'est très simple si tout le monde suit. Or donc, vous savez que pour passer de la convention à l'innovation, il faut se déplacer vers la droite comme ceci.

Maintenant, en investissant notre ADN dans notre logo, nous maintiendrons notre propulsion vers l'avant tout en suivant une trajectoire différente (facteur nucléaire d'une culture hip).

Cet investissement nous amène vers le Future!(
tm), un monde meilleur pour tous (surtout moi mais tous quand même).
Je vous épargne les détails grossiers. Il suffit de dire que nous avons appliqué à votre logo le légendaire nombre d'or.

Nombre très important s'il en est un (car il est en or), le nombre d'or insuffle au logo Pepsi(tm) une place de choix dans la Nature!(tm) et le range parmi les grand corps célestes de notre Univers!(tm) en lui conférant les caractéristiques géologiques appropriées.

En suivant ce plan de mise en marché infaillible. Je puis vous affirmer sur la tête de ma pauvre mère que j'ai enterré il y a deux semaines (Dieu ai son âme), que vous vous dirigez ni plus ni moins vers une conquête absolue, totale et complète de cet Univers!(tm). Je le jure.
Je vous invite à prendre connaissance du dossier complet ici (attention c'est lourd). Quant à moi, il ne me reste qu'a vous souhaiter une excellente crise économique!(tm) alors que je me retire avec les 700 millions de dollars qui ont financé ce noble projet.

Merci.

Et bang, plein la gueule.

samedi 21 février 2009

Je suis un homme de mon temps

Un plan d'action proposé par les ministres de l'Environnement des provinces canadiennes pourrait forcer les entreprises à payer pour la récupération et la réutilisation des emballages qui ne sont pas biodégradables

La nouvelle au complet ici:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2009/02/21/001-emballages-plan.shtml

Je vous l'avais dit. Enfin peut-être pas à vous personnellement mais à du monde. C'était dans la logique des choses d'en arriver "là". Et ce "là" n'est qu'une ébauche, qu'un début.

J'ai envie de vous faire 2 prédictions. Comme ça je pourrai vous dire que je vous l'avais dit quand ça arrivera. Les deux ne sont pas des concepts nouveaux. Mais ma prédiction touche plus la démocratisation de ces concepts.

JE PRÉDIS que d'ici quelques années, il existera une bannière du vrac. Ça sera comme une chaîne d'épicerie, de pharmacie ou de quincaillerie où l'on pourra acheter des produits de marques très connues mais en vrac. Des exemples? Il y aura une distributrice de piles Duracell, un baril de savon Dove, une machine pour remplir son tube de pâte à dent, une distributrice de Corn Pops et une autre de HoneyComb. Le Royaume du Vrac Inc. Fini les osties d'emballage qui servent à fuck all. J'ai hâte!

JE PRÉDIS (et ça je le prédis depuis longtemps mais crois que c'est pas encore pour tout suite) que nos dépotoirs deviendront des mines de matériaux très prisés par les industriels DANS [mesure de temps]deux raisons[/mesure de temps]. Premièrement, lorsque les matières premières seront toujours plus chères à extraire/produire à cause de l'éloignement et la hausse du niveau de vie/salaire de ceux qui les sortent du trou, il deviendra rentable pour une entreprise de creuser les dépotoirs pour en sortir la matière, la trier, la traiter et la revendre. Deuxièment, l'expertise qui se développera bientôt en matière de recyclage rendra possible de s'attaquer à de la matière qui pourrit depuis 40 ans dans sa marde. Imaginez la compagnie Ti-Coune Larrivée du Nord Inc., celle-ci a développé une expertise de triage et de traite performante de matière recyclabe. Ils arrivent donc à fournir de la matière première qui demande beaucoup moins de transformation que la crisse de roche extraite d'un trou d'Afrique. Lorsque le coût de cette matière deviendra attirant aux yeux des industriels (c'est qui ça les "industriels"?), alors on verra nos dépotoirs remplis de pelles mécaniques qui les videront à grand coup de Tonka pleins à craquer de cette richesse que l'on jette présentement sans y penser (sans penser à tous ces Tonka je veux dire).

C'est ça.

mercredi 18 février 2009

La triste histoire de la balle glissante de Billy Baumbach


C’est que le soleil plombait ce jour là, directement sur la tête de X. Ce n’était pas un moment décisif, c’était le milieu de la quatrième manche. Son équipe menait déjà 4 à 2 et alors qu’il s’élançait lassement dans le cercle des frappeurs, attendant patiemment son tour, des bribes de souvenirs lui sont revenus. Tout ce rituel lui avait toujours plu, une présence au bâton pouvait être si longue et contemplative tout en étant un duel sans merci. Entendons-nous ici, la beauté réside dans les temps mort, les silences et les pauses, du moins au baseball.

Cette idée replongea X dans ses souvenirs d’un match de 1978 qu’il avait été voir au Fenway Park avec son père. Dans ce temps là, les Red Sox ne jouaient jamais contre les Expos, les équipes de la ligue Américaine et de la ligue Nationale ne se croisait qu’en séries mondiales. Ce fut donc une expérience plutôt bizarre pour X de s’asseoir dans les gradins d’un stade mythique qu’il ne connaissait pas pour encourager des joueurs qu’il ne connaissait pas non plus. De plus, le duel était épique, les Yankees étaient les visiteurs cet après-midi, le père de X en était d’ailleurs un des plus fervents partisan. X avait même eu honte au départ en voyant les regards pas très tendres des gens autour qui réagissaient aux encouragements du père pour la troupe ennemie. Puis, suspendu bien haut dans le ciel de juillet, ce même soleil qui surlignait tout les temps morts et les silences en les sanctifiants. X se rappelait de Billy Baumbach qui avait lancé ce jour là pour les Red Sox, il était reconnu pour sa balle glissante dévastatrice. C’était une arme redoutable qui semblait rendre le frappeur impuissant, à le forcer à étendre la batte jusqu’au bout de ses doigts en y fendant l’air. Jusqu’à la quatrième manche, tout s’était passé comme sur des roulettes pour Baumbach; quatre retraits sur des prises et beaucoup de roulants à l’avant champ. Mais cette quatrième manche allait être fatale, cette damné quatrième manche.

Louis Calhoun des Yankees avait frappé un double sur la première offrande de Baumbach, un véritable coup de tonnerre qui avait percuté de plein fouet le grand monstre vert du Fenway Park. Le père de X avait bondi de son siège aussitôt et s’était mis à crier de joie. X lui n’avait toujours pas décidé de prendre parti, ce n’était encore seulement que le début de la joute après tout, malgré cela il avait été gêné immédiatement de la réaction de son père. Puis les frappeurs se succédèrent à la batte un après l’autre. La glissante de Baumbach, ce mystère, cette force destructrice qui depuis tant de manches avait éludé les frappeurs même les plus coriaces était devenu un ballon de plage qu’on lui réexpédiait à qui mieux-mieux. Le mercure atteignait facilement les trente degrés celcius et tout les partisans dans le stade savaient pertinemment que Baumbach avait sûrement encore plus chaud qu’eux. Le père de X s’époumonait de plus en plus à encourager ses précieux Yankees, il haranguait mesquinement Baumbach. Pas que ce dernier en avait quelque chose à foutre, soyons en sûr, mais tout de même la honte ne cessait de grandir chez X. De mémoire d’enfant, il n’avait jamais eu honte de son père avant ce jour. Quand ils se rendaient au stade à Montréal voir jouer les Expos ensemble, ils misaient les deux sur le même cheval, c’était bien plus simple comme ça. Si on en voyait un mal appris qui vienne encourager les sales Phillies au stade à Montréal on le conspuait sans attendre.

Mais cet après-midi de juillet 1978, alors que les Yankees expédiaient en lieu sûr les balles jadis redoutables de Billy Baumbach, quelque chose avait changé invariablement chez X. Après 7 coups sûrs consécutifs et 5 points mérités, l’entraîneur des Red Sox Butch Malone s’était rendu lentement au monticule faisant preuve d’un calme à la limite du désintérêt, chose qu’on ne pouvait que voir au baseball. Le temps s’était arrêté dans le Fenway Park, pendant que le coach marchait lourdement sur le gazon, crachant à l’occasion. Tout ce que X semblait entendre était son père qui continuait de cracher son venin sur Baumbach. Tout ça se déroulait au ralenti à travers les yeux de X qui rougissait de honte un peu plus à chaque minute. Le soleil suspendu derrière le monstre vert dans le ciel orangé, les vendeurs d’arachides qui, pour une fois, faisaient face à la partie eux qui y tournent toujours le dos, l’arrêt-court Raul Ortega qui trotte jusqu’à Baumbach pour lui donner une petite tape sur l’arrière-train pendant que Dennis Peverley le frappeur au marbre s’entretenait avec l’arbitre. Personne ne se pose aucune question quand le coach s’en va au monticule, tout le monde savait que c’était la fin pour Baumbach, mais personne n’ose jamais l’admettre. Tout le monde gardait sa position et attendait que Malone prenne la balle des mains de Baumbach et qu’il lui donne une tape sur l’épaule, c’est ça le signal, mais durant les secondes qui viennent avant, personne ne bouge, tout le monde attend. Dans ce silence, X était assis gravement pendant que son père l’ignorait complètement, trop heureux pour ses Yankees. X lui pleurait silencieusement pour une balle glissante qui avait cesser de glisser semble t’il…

Séquence d'action gratuite 6

Sûrement le preview le plus parfait pour le film le plus parfait.

DÉFI CONCOURS: Comptez les clichés propres au douteux dans cette bande-annonce et gagnez mon respect sans bornes. Indice: j'en ai répertorié au moins 15.

mardi 10 février 2009

They Comin!

Ça y est! C'est parti!
J'espère que vous avez des provisions pour passer au travers.
Barricadez tous les accès à votre maison. Et de grâce, n'oubliez surtout pas cette vieille trappe au sous-sol qui servait anciennement à blablabla.
Allez chercher des tonnes de batteries pour une radio que vous laisserez en permanence sur le AM pour avoir des nouvelles du nouveau pouvoir en place ou des caravanes armées qui passeront pour rassembler les survivants.
Je vais aller ajouter des clous dans mon batte de aaaeeeeehhhhhh......

eeeaaaaaahhhhhh........ rrrggrgrgggghhhhh............
aaaarrrrgrgggghhhhh......... eeerrrrrrrrhhhhhhhhhh......



Merci à Wooster Collective

mercredi 4 février 2009

Sur internet, trop de gens vous entendent hurler

Ces temps-ci, en me rendant au boulot, j'ai l'occasion d'assister au lever du soleil. On prend un café ensemble. Mais ça, ce n'est pas important.

L'important c'est qu'il m'a rapporté cette nouvelle. Une menace de tuerie dans une école d'Eskilstuna en Suède. Tu me diras que c'est banal, que l'étudiant avait un examen, qu'il voulait une journée de congé. De toute façon, le monde en a déjà amplement débattu lors de celle, bien réelle et froidement exécutée, de Tuusula en Finlande. Et tu as bien raison, une chance que je t'ai. Surtout, je me vois mal analyser l'ingénierie sociale qui a amené ce jouvenceau de 22 ans à tuer. Non, je veux plutôt traiter du véhicule dont s'est servi notre premier coquin pour proférer sa menace.

La voici justement qui s'amène.











4Chan est un forum de discussion permettant à l'utilisateur de publier n'importe quel contenu tout en conservant l'anonymat complet. L'absence de toute forme de modération donne souvent lieu à une exposition extrême des penchants sombres de l'humanité (pornographie, zoophilie, partage d'excrément, etc). Le mot d'ordre est : l'humour par tout les moyens. Même si ce n'est pas drôle du tout. Les choses qu'on y lit sont pour la plupart horribles, dénuées de toute morale, d'empathie et de sens. Laisse courir ton imagination et dis-toi que c'est pire. De plus, comme tout les textes sont signé Anonymous, on à l'impression d'assister à la psychose d'un seul individu.

Parce que le contenu du site est franchement dérangeant, je te laisse le trouver par toi-même, ce n'est pas difficile. Mais explore le à tes risques et périls, c'est choquant et je n'exagère pas. On en ressort avec l'impression d'avoir atteint le fond de l'internet.

Ce qui est particulier dans tout cela, c'est l'ampleur du mouvement, l'anonymat de 4Chan représente un atout considérable dans notre société d'information. Personne ne peut vous identifier. Vous vous fondez dans une masse et devenez par le fait même, plus fort. C'est du communisme à l'état pur.

Encore mieux, dans son délire psychotique, Anonymous se tourne parfois vers une proie et y vomit toute sa folie sous la forme de violentes attaques informatiques. Si on calcul qu'entre 150 et 200 000 messages y sont publié chaque jour (selon Wikipédia), il est facile d'imaginer la taille de cette horde barbare et l'impact qu'elle peut avoir dans un environnement virtuel. Demandez à l'Église de la Scientologie. Je me rassure la faisabilité d'un tel projet. L'anonymat, facteur déterminant lorsqu'on s'oppose à un régime répressif, est encore atteignable.

eh!

C'est intéressant d'un point de vue philosophique mais sérieusement, ne va pas visiter le site... C'est dégueulasse.