mardi 6 janvier 2009

L'information télévisuelle aux États-Unis


Rassurez vous, ce post va au-delà du USA bashing auquel certains autres bloggeurs à sensation de mes deux, émules de Richard Martineau pour ne pas les nommer, vous ont habitué.

J'essaie ici de mettre en perspective leur ignorance en la rapprochant à la nôtre en fait. Car le phénomène, majoritairement québécois si je peux me permettre (les canadiens-anglais hors québec étant pour la plupart des américains à part entière), du USA bashing est une réponse à notre propre ignorance de comment fonctionne la société américaine.

Bon je m'aventure dans un terrain miné de subjectivité évidemment, mais pour des notes en bas de pages, allez donc faire un tour dans vos fastidieux travaux d'université. Ce que je veux dire en fait c'est que la plupart des américains, surtout les moins fortunés (la grande majorité quoi), sont de plus en plus bombardés d'émissions d'information humoristiques au ton on ne peut plus sérieux.

Le piège en fait est tendu depuis longtemps, la popularité des ces faux news show existe maintenant depuis longtemps, mais sont devenu de plus en plus insidieux pour qui ne fait pas attention. D'aussi loin que je me rapelle, la première émission américaine dans laquelle j'ai remarqué ces "fausses nouvelles" humoristiques, c'est Saturday Night Live et son segment Weekend Update, animé à l'époque par Norm McDonald. C'était évidemment très exagéré et même moi qui n'avait aucune sinon peu de référence à la culture américaine, je pouvais m'esclaffer de certains gags qui se suffisaient à eux-mêmes. Ici il n'y avait aucune raison de clamer à la confusion, c'était une grosse blague et c'était très clair.

Ensuite est venu l'autre étape cruciale de ces émissions d'informations, apellons les: plus ambigues. En 1996 est apparue l'émisson The Daily Show, animé à ce moment par Craig Kilborn qui n'allait passer que deux ans à la barre de cette émission. C'est en fait quand Jon Stewart à investi l'animation de cette émission, construite à la façon d'un bulletin de nouvelles complet, que la donne s'est corsé. En effet le contenu à commencé à être beaucoup plus politique, plus rapidement, on a fini par croire que c'était une vrai émission d'information, si ce n'était que pour les rires honnêtes et non divulgués de son animateur faisant suite à ses propres blagues. Il faut aussi dire que l'émission en question jouait sur une chaîne sur le câble appellé Comedy Central. Bon, on s'entend ici: COMEDY Central. C'est assez clair ce que cela voulait dire, hé ho les potes, c'est un show d'humour! Malgré cela, lors de l'élection qui allait donner un deuxième mandat à George W. Bush, voilà ce que des journalistes de CNN (pas FOX là, non non!) ont dit à Jon Stewart, humoriste et comédien, dans leur émission d'affaires publique, et je vous conjure d'écouter ce vidéo jusqu'à la fin!



Non mais il faut avoir du culot pour demander à un HUMORISTE qui anime une émission d'HUMOUR sur une chaîne câblé HUMORISTIQUE d'avoir plus d'intégrité journalistique alors que CNN eux-même ne sont pas foutu d'en avoir. Et c'est à partir de ce moment qu'il faut vraiment se poser la question à savoir quand est-ce que tout à dérapé dans la façon de s'informer aux États-Unis? Il faut croire qu'au tournant des années 2000, déjà beaucoup d'américains s'informaient via les émissions d'humour, pas par paresse, mais par manque d'alternatives.

Puis vient la dualité Bill O'Reilly et Stephen Colbert. Pour ceux qui connaissent, l'émission d'affaire publique The O'Reilly Factor en est une des plus écouté à travers les États-Unis. Bill O'Reilly est un icône de la droite conservatrice et, franchement, une des grandes gueules les plus désagréables qu'il m'a été permis d'entendre sur les ondes, nos scandaleux Jeff Fillion et Stéphane Gendron sont vraiment rien à côté de cela. Stephen Colbert, qui jusqu'en 2004 était un participant du Daily Show avec Jon Stewart, obnubilé par le potentiel comique du bon vieux O'Reilly, a décidé de mettre sur pied sa propre fausse émission de nouvelles, The Colbert Report. Là où ça se complexifie, c'est que l'émission de Stephen Colbert, malgré ses blagues grinçantes, est d'un sérieux inébranlable, Colbert lui-même prenant son rôle tellement au sérieux, qu'en face du vrai O'Reilly, il ne bronche même pas! (cliquez pour voir, y'a déjà trop de vidéo dans ce post!). Je peux commencer à comprendre pourquoi tant d'américains ont de la difficulté à trouver le Canada sur une carte si, non seulement prennent-ils leurs information à travers le O'Reilly Factor, mais si en plus ils conçoivent que le Colbert Report est source valable de nouvelles.

Attention, je ne blâmerai jamais les humoristes pour le travail qu'il font, je crois sincèrement que Jon Stewart et Stephen Colbert sont à la fois hilarant et illuminant, c'est le manque de perspective qui me désole dans tout ça. Leurs émissions respectives, qui sont quotidiennes elles-mêmes, sont si populaires qu'elles sont littéralement plus écoutées que les nouvelles quotidiennes. Ça fait peur tout ça. Je vous dirais que ma bonne foi légendaire serait portée à me faire croire que cette situation est réelle de par la piètre qualité des autres réseaux de nouvelles. Mais en constatant l'ignorance crasse qui trop souvent martelle nos sites de vidéos drôles et de USA bashing, je me résigne presque à l'idée que les américains s'informent vraiment à travers des émissions d'humour par inadvertensce. Il y a tellement de choses que je ne pourrais pas expliquer autrement...

Puis finalement, il y The Onion, raison première pour laquelle j'ai décidé d'écrire ce billet. The Onion repousse les limites au-delà de ce que je croyais possible au niveau de la fausse information. Auto-proclamé "America's Finest News Source", The Onion est un site complet d'information, un réseau complexe et paufiné de nouvelles dans lequel il est facile de tomber dans le panneau. Moi-même, sachant que c'était une gigantesque arnaque, je me suis fait pièger par des nouvelles se trouvant sur ce site. Les bulletins d'information vidéo sont fait avec une technique et un professionnalisme à faire rougir les grandes chaînes, et tout ça au profit de conneries monumentales et hilarantes. C'est à ne plus savoir où se placer, et pour une fois, je sympathise avec les américains, eux qui n'ont pas de Radio-Canada clair, simple, direct et ennuyant comme nous, mais qui sont plutôt pris pour essayer de faire la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est une grosse joke. Avec toute la confusion que ça implique.

Je vous laisse avec quelques clips de The Onion qui illustrent très bien à mon sens, tout le savoir faire qui est investi dans ces niaiseries, à mon grand plaisir!


Domino's Scientists Test Limits Of What Humans Will Eat


Controversial Tell-All Book Reveals Wrestling Fans Are Fake


'Warcraft' Sequel Lets Gamers Play A Character Playing 'Warcraft'

1 commentaire:

Éric Michaud a dit…

Stéphane Colbère est juste trop génial.
Quote "Then who are you? ... ... ... I'm whoever you want me to be John."